Ma première collecte alimentaire à La Ruche
de la Biocoop Paris 5ème
Bonjour, je m’appelle Inès,
j’ai 10 ans et j’habite dans le 5ᵉ arrondissement de Paris avec mes parents.
J’ai découvert Le Diafrat grâce aux collectes de vêtements à l’école.
Cela m’a beaucoup intéressée de voir que cette association se mobilisait pour aider des personnes vulnérables : aide aux devoirs, collectes vestimentaires ou alimentaires, recherche d’hébergement.
En juin cette année, Florence, la Présidente de l’association, qui habite la même résidence que nous,
nous a proposé de participer à la prochaine collecte alimentaire, à la ruche de la Biocoop de notre quartier, ma maman et moi.
Nous nous sommes tout d’abord rendues à une réunion d’informations pour rencontrer d’autres bénévoles de l’association et deux femmes tchétchènes exilées arrivées en France avec leur famille il y a quelques années.
Elles nous ont expliqué pourquoi et comment elles et leur famille avaient dû quitter leur pays en guerre
pour assurer leur survie en laissant tous leurs biens.
Arrivées en France après un long et éprouvant voyage, elles ont dormi dans la rue pendant plusieurs semaines avant de trouver de l’aide. C’était très difficile pour elles car elles ne parlaient pas le français,
ne savaient pas à qui s’adresser, et comme elles n’avaient pas de papiers, elles n’avaient pas le droit de travailler, et donc pas d’argent pour manger, se loger ou même prendre les transports en commun.
Elles avaient tellement peur pour leur vie et celles de leurs enfants dans la rue que manger était secondaire. Quand elles ont réussi à trouver un peu d’aide pour dormir au chaud, à plusieurs dans une petite chambre d’un hôtel de fortune insalubre, malheureusement elles ne pouvaient souvent pas y rester longtemps — une seule nuit parfois — et n’avaient pas le droit de faire à manger.
Ces récits inimaginables m’ont fait réaliser à quel point ces familles exilées étaient démunies
en arrivant sur un territoire étranger.
Je ne sais pas si ma famille et moi aurions trouvé la force pour survivre à autant d’épreuves.
Je me suis dit que cette collecte alimentaire était forcément très utile, que c’était un moyen concret d’agir.
J’ai eu vraiment envie d’y participer.
Tout était bien organisé.
Florence et l’équipe avaient préparé des petits marques-pages avec écrit dessus tout ce dont les familles vulnérables avaient besoin à l’hôtel, et également des produits plaisirs pour les enfants, comme de la pâte à tartiner !
Nous nous sommes installées à l’entrée du magasin et avons accueilli les clients en leur expliquant de quoi il s’agissait. Au début, j’étais très intimidée de parler aux personnes, mais après quelques minutes j’étais décidée et cela devenait même plus facile pour moi que pour ma maman.
En effet, les personnes semblaient plus disposées à écouter quand c’était moi qui parlais !
Elles prenaient le marque-page et achetaient ce qu’elles voulaient parmi la liste.
Parfois aussi, elles achetaient d’autres produits, mais ce n’est pas grave.
Il y avait aussi forcément des personnes qui ne voulaient rien entendre
et faisaient comme si elles ne nous voyaient pas,
ce qui énervait un peu ma maman, mais moi je restais calme.
À un moment, un papa est arrivé avec ses trois petits garçons plus jeunes que moi :
ils voulaient absolument nous aider !
À ce moment, ça a été magique — tous les clients s’arrêtaient,
il faut dire que l’aîné était très convaincant !
Nous avons fait cette collecte alimentaire pendant deux heures,
et j’en retiens une superbe expérience,
car nous avons fait de belles rencontres et nous avons bien sensibilisé les gens.
À la fin, nous avions rempli cinq cagettes !
Cet exercice m’a renforcée et j’étais très contente d’apporter toute cette nourriture pour les familles vulnérables.
Je recommencerai avec plaisir !